« BRETTEUR ET MENTEUR SANS VERGOGNE », LE CADET DE GASCOGNE SAISI PAR LA LITTERATURE DE CHARLES SOREL A MICHEL ZEVACO
Abstract
Ce qu'un tel titre doit à la fameuse tirade du deuxième acte du Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand n'aura échappé à personne 1. Plutôt que de saluer l'apologie mirobolante de la gasconitude qu'elle brode, il importe d'y relever une double imposture. Ses traits comme ses ressorts sont exemplaires : il faut reconnaître, en effet, que cette menterie est bel et bien consubstantielle de ce qui fait du cadet de Gascogne, indéniablement, une invention littéraire. Pour commencer, il s'agit d'une identité largement formelle dont on peut contrefaire les tournures. Premier faux semblant : contre toute apparence, le héros de la tragi-comédie de Rostand, ou plus exactement le personnage réel qui lui a servi de modèle, n'était pas gascon. Né à Paris, d'un bourgeois avocat au Parlement, Savinien de Cyrano (1619-1655) en vint au port illégal de particule et à l'usurpation de naturalité. Il augmenta son patronyme du nom de l'un des biens
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